mardi 17 août 2010

Salzbourg 2011 : l'opéra

Oh certes, j'ai souvent dit que l'opéra, à Salzbourg, ce n'était pas l'essentiel, et croyez-moi, ce n'est pas l'édition 2010 qui m'aura fait changer d'avis (mais oui, j'en reparlerai !). Cela dit, comme un blog allemand bien informé a la bonne idée de donner des informations un peu plus détaillées que celles dont on disposait jusqu'alors pour l'édition 2011, je m'en vais un peu vous commenter lesdites informations...

Commençons, comme il se doit, par les informations sans intérêt :
-À Salzbourg, on ne joue pas les opéras de Mozart parce qu'on pense qu'ils sont intéressants, mais parce que c'est rentable : Claus Guth aura donc l'insigne honneur de reprendre son cycle Da Ponte - Les Noces de Figaro créées en 2006 et déjà reprises en 2007 et 2009 (!), très bon spectacle dans un genre "contemporain modéré" ; Don Giovanni, créé en 2008 et redonné cette année, médiocre et agité ; Così fan tutte, créé en 2009, dont Guth lui-même a reconnu l'échec, mais qu'il va essayer de sauver par une nouvelle mouture (tous sont disponibles en DVD, Les Noces depuis longtemps, les deux autres depuis cet été). L'élément le plus intéressant, ce sont les chefs : je parlerai plus tard de Yannick Nézet-Séguin, jeune chef canadien qui a dirigé cette année Don Giovanni ; les deux autres noms sont plus intéressants : Robin Ticciati, jeune chef prometteur qu'on avait pu entendre en Mozart-Matinee en 2009 ; et surtout une vieille connaissance, Marc Minkowski. En soi, ce dernier nom n'a rien de surprenant : depuis Mortier, c'est un habitué du festival, un des rares Français à y faire carrière, et ce avec pas mal de succès à son actif. MAIS... jusqu'à présent, le Philharmonique de Vienne avait gardé le monopole de ces opéras à Salzbourg, or une confrontation Minkowski/Vienne semble totalement irréaliste (à cause de la fermeture d'esprit des Viennois, je tiens à le dire tout de suite). DONC : bonne surprise, un Mozart débarrassé de la pesanteur de cet orchestre (cf. critique de Don Giovanni à suivre...).

-On le savait depuis longtemps : le pudding indigeste de Hofmannsthal et Strauss intitulé La femme sans ombre fait son retour au festival. On peut garantir que la recette originale n'y sera pas allégée : c'est Christian Thielemann qui dirigera, et le très chic et très vide Christof Loy mettra en scène.

-Mais le sommet du conservatisme est évidemment atteint par le Muti annuel. Au moins, Riccardo Muti ne massacrera pas comme il a l'habitude des œuvres qu'il ne comprend pas, comme Orphée et Eurydice de Gluck cette année. Ce sera Macbeth de Verdi, une oeuvre pas spécialement salzbourgeoise mais qui est au coeur du répertoire de Muti. Mise en scène du chef de fil des réactionnaires du théâtre allemand, Peter Stein.

Venons-en maintenant à LA production intéressante, mais alors, pour le coup, vraiment intéressante, tellement que j'éprouve le besoin d'entretenir le suspense le temps que vous cliquiez :

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