dimanche 21 mars 2010

2010/2011 : l'Opéra de Munich toujours à la recherche de lui-même

C'est un paradoxe commun : l'Opéra de Munich, sous la direction de Sir Peter Jonas (1993-2006), a été l'une des maisons d'opéra les plus passionnantes du monde, à tant d'égards que je renonce à détailler ; on a fini par le savoir même en France où tout ce qui est germain est suspect. Depuis son départ, tout n'a pas été rose : les deux années de transition assurées par Ulrike Hessler ont été épouvantables, les plus intéressantes des productions de l'époque Jonas allant à la benne en masse pour être remplacées par des choses aussi indispensables qu'un Nabucco mis en scène par Iannis Kokkos ou un éprouvant Tamerlano dû à Pierre Audi.
Le nouveau directeur, Nikolaus Bachler, en poste depuis 2008, est arrivé plein de bonnes et moins bonnes intentions : en apparence, il voulait continuer la veine dynamique, alliant impeccables réalisations musicales à des conceptions scéniques exigeantes, de son prédécesseur. On lui a donné le temps de s'installer, mais maintenant qu'on a entre les mains l'essentiel de ce qui sera sa 3e saison, je peine à masquer ma déception : il avait annoncé que l'Opéra de Munich, sous sa direction, serait "plus méditerranéen", ce qui a hélas signifié la disparition du baroque (Monteverdi, apparemment, n'est pas assez italien) au profit d'œuvrettes dispensables comme Aida (ce n'est pas parce que c'est du grand-guignol tragique que ce n'est pas Guignol), L'elisir d'amore ou la saison prochaine I Capuleti e i Montecchi.
Surtout, la maison devient maintenant ce qu'elle s'était bien gardée d'être : une maison de répertoire, au sens routinier du terme, où on aligne sans réfléchir les œuvres populaires quelle que soit la qualité de la production maison avec des distributions interchangeables. Il faut le dire maintenant, alors que la maison reste au sommet de sa réputation européenne : sauf retournement de situation improbable maintenant, Munich n'est plus la maison passionnante qu'elle a été et que j'ai eu la chance de fréquenter intensément depuis 2003. Évidemment, il y a encore de la marge par rapport à l'imbécillité triomphante de Nicolas Joel à l'Opéra de Paris. Mais allez donc plutôt à Bâle, à Francfort, à Stuttgart, ou encore et toujours à Londres...


Voici donc tout d'abord les dates d'abonnement de la saison prochaine (NB : il manque les dates hors abonnement, souvent situées pendant les week-ends, qui représentent environ 1/4 des dates d'opéra et la moitié des dates de ballet ; ainsi que les dates des premières de chaque nouvelle production) :

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